Villes, Villages côté allemand

WUENHEIM

En 1910, avant la Grande Guerre, WUENHEIM recensait 1031 habitants et connaissait une activité grandissante grâce à la fonderie qui y était installée.

Le village étant situé au pied de l'HARTMANNSWILLERKOPF, il se trouve à 2 ou 3 kilomètres de la ligne de front passant au sommet de la montagne. Même si le village est protégé de la vue des troupes françaises par le HWK, il demeure pourtant à la portée des tirs de son artillerie, disséminée sur les crêtes des Vosges, au Molkenrain, au Freundstein ou encore au Sudelkopf. Dès le début de l'année 1915, WUENHEIM est touché par les tirs d'artillerie, détruisant de nombreux édifices et habitations. A titre d'exemple, se sont environ 250 obus français qui s'abattent sur WUENHEIM le 15 mai 1915. La population ayant été évacuée, le village est quasiment détruit aux trois-quarts et seules quelques maisons seront épargnées. Le nombre d'habitants recensés après guerre est tombé à 662.

Le village est rapidement reconstruit dès 1920 et les travaux de reconstruction de l'église Saint-Gilles, sérieusement endommagée, débutent au mois de mars de cette même année. Le gouvernement avait nommé pour celà l’entreprise de bâtiment de PARIS Bosses pour la reconstruction de l’église dès le 10 août 1919. 

La commune a été décorée le 02 novembre 1921 de la Croix de Guerre 1914-1918.

 

Wuenheim village detruit

 

 

 

Vue des dégâts occasionnés aux habitations du village et à l'église Saint-Gilles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Wuenheim fonderie haren

 

 

 

 

 

Murs et toitures effondrés au niveau de la fonderie Haren

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Wuenheim vue generale 1

 

 

 

 

 

Vue des destructions des habitations après guerre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maison wuenheim

 

 

 

 

 

Vue rapprochée d'une habitation de WUENHEIM détruite 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Wuenheim maison de la veuve burner

 

 

 

 

 

 

Maison détruite de la veuve Burner

 

 

 

 

 

 

 

 

Wuenheim rue principale

 

 

 

 

 

Les destructions visibles après guerre dans la rue Principale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Wuenheim rue voie ferree

 

 

 

 

 

 

La rue Principale avec les rails de la voie étroite, utilisés après guerre pour les travaux de déblaiement

 

 

 

 

 

 

 

 

Cimetiere de wuenheim

 

 

 

 

 

Dégats de l'artillerie française dans le cimetière du village

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

09 mai 1915 : Visite à WUENHEIM, parmi eux, le vieux curé. L'église et le presbytère n'ont pas été très endommagés. Les habitants du village ont terriblement souffert durant jour et nuit. Des malades et des enfants sont couchés sur la paille, dans les caves. Dernièrement, un très brave soldat, très bon catholique, père de huit enfants a été enterré au cimetière du village.

WATTWILLER

C'est à l'issue des premiers combats de décembre 1914 et janvier 1915 à STEINBACH, à UFFHOLTZ ainsi qu'au HWK, que la ligne de front orientée nord-sud va se déterminer à l'ouest du village de WATTWILLER, sur les premiers contreforts vosgiens.

Situé au pied de la Montagne, WATTWILLER est l'un des premiers villages alsacien à être évacué le 22 décembre 1914. Il est occupé par les troupes allemandes durant toutes les hostilités et sert de base stratégique aux différentes unités qui y cantonneront. Se trouvant aux portes du front, des abris y sont construits pour la protection des troupes, des positions d'artilleries, des dépôts de munitions, de matériels sont installés en différents points tout comme les réseaux de barbelés et de tranchées. Ces dernières permettront aux troupes de gagner les premières lignes et les camps situés sur les hauteurs du village, notamment vers le Hirtzenstein, piton rocheux tenu et fortifié par les allemands face aux premières lignes françaises.

L'état-major allemand s'est, quant à lui, installé dans les différents bâtiments de l'établissement des Bains. De ce fait, leurs positions, y compris dans le village, deviennent la cible des tirs de l'artillerie française située dans la vallée de THANN ou sur les sommets environnants. WATTWILLER est touché de plein fouet par les explosions d'obus qui détruisent les édifices et habitations. Le clocher de l'église perd sa toiture dans le courant du 2ème semestre de l'année 1915.

A l'Armistice, les Wattwillérois évacués, reviennent progressivement pour retrouver leur village, qui n'est plus que ruines et désolation. Ils retrouvent leurs habitations, détruites, dévastées ou pillées. Dans les tranchées et abris du HWK, les habitants retrouveront des tonneaux, des poêles et de la vaisselle qui leur appartenaient. Des baraques provisoires seront construites pour y abriter une partie des habitants ainsi que des services (entrepôts, lieu de culte, cafés). Les travaux de reconstruction dureront jusque dans les années trente. 

hotel-des-bains-detruit.jpg

 

 

Sur le haut du village, l'hôtel des Bains, détruit par l'artillerie française

 

 

 

 

 

 

   

rues-du-village.jpg

 

 

 

Actuelle rue de la 1ère Armée, à l'intersection avec la rue des Bains à droite

 

 

 

 

 

hwk-depuis-wattwiller.jpg

 

 

 

Vue sur le Vieil Armand entre les maisons du village

 

 

 

 

 

wattwiller-eglise-2.jpg

 

 

 

 Vue de l'église depuis l'actuelle rue du Général de Gaulle

 

 

 

 

 

   

 

wattwiller-vue-generale-1.jpg

  

 

 

Le village détruit vu depuis le clocher de l'église. Au second plan, le rocher du Hirtzenstein puis le sommet de l'Hartmannswillerkopf.

 

 

 

 

  

Mairie

 

 

 

Rue de la 1ère Armée entre l'église et la mairie

 

 

 

 

 

 

Tranchee

 

 

 Une tranchée allemande aux abords du village

 

 

 

 

 

 

  

wattwiller-fontaine.jpg

 

 

 

 

La fontaine devant le presbytère

 

 

 

 

 

 

wattwiller-1920.jpg

 

 

 

Rue du village en 1920 avec présence de rails dont les wagonnets sont utilisés pour le déblaiement des gravats

 

 

 

 

 

 

rue-de-la-1ere-armee.jpg

 

 

 

Actuelle rue de la 1ère Armée à hauteur du presbytère

 

 

 

 

 

 

eglise-devastee.jpg

 

 

 

 

Cour du château à côté de l'église

 

 

 

 

 

wattweiler-ruine-1.jpg

 

 

 

 

 Maisons en ruines

WATTWILLER suite

Extrait : Les combats héroïques du Capitaine Manhès (7ème Bataillon de Chasseurs).       

Le 21 décembre 1915 : Ce matin à 6 heures, ma compagnie s'est placée sur ses positions de départ. Je m'installe à la carrière de la Sihl [...] A 9 heures 30, début de l'attaque par un marmitage qui a duré cinq heures. Il a été d'une violence extrème : 75 et 155 étaient les rois, abondance de 220 et 370 et gros crapouillots de 240. Une bombe tirée par l'un de ces derniers est venue s'abattre dans ma tranchée de départ, heureusement vide à ce moment-là, tous mes hommes étant dans les abris. [...] Il neige très fort. Les Allemands réagissent très peu. [...] A 14 heures 15, débouché splendide, sans un traînard, sans une hésitation. [...] Et cependant, je constate avec stupeur que les tranchées allemandes sont encore dans un état très acceptable et que leurs abris sont intacts. [...] En fin d'attaque, j'arrive dans le village à demi ruiné de Wattwiller, très avant de mon objectif. Vers 16 heures, une forte contre-attaque ennemie m'en chasse brutalement. Je réagis aussitôt et finalement, je m'installe solidement dans la partie ouest du village dont je reste maître. Dans la nuit, je suis relevé par une compagnie du 28e et passe en deuxième ligne.

 

wattwiller maisons en ruine

 

 

Maisons de Wattwiller dévastées par l'artillerie française

 

 

 

 

 

 

 

 

    Wattwiller Usine en ruine

 

Usine en ruine

 

 

 

 

 

 

 

 Wattwiller maisons abris             

 

 Autre aspect du village au pied de l'Hartmannswillerkopf

 

 

 

 

 

 

       

Wattwiller vue generale hwk

 

 

 

 

Vue générale du village

UFFHOLTZ

Le samedi 08 août 1914, quelques 5000 soldats français arrivant par les cols vosgiens et la vallée de la Thur avancent vers la plaine d'Alsace. Environ 500 d'entre eux arrivent dans le secteur d'UFFHOLTZ et son vignoble. Le lendemain 09 août, les soldats allemands engagent les premiers combats et provoquent le recul des français vers THANN. Bombardé régulièrement par l'artillerie française notamment depuis le secteur du Molkenrain, le village fut entièrement détruit et sa population évacuée d’urgence durant la nuit de Noël 1914. Situé au sud de WATTWILLER, le village d'UFFHOLTZ se trouve au mois de janvier 1915 dans le prolongement de la ligne de front des combats du secteur de l'Hartmannswillerkopf. Le 02 janvier 1915, le curé Ernest MEYER d'UFFHOLTZ est obligé de quitter le village pour trouver refuge à GUEBWILLER, avant d'être remis en poste à LAUTENBACH. Trente officiers allemands d'un état-major prendront place dans le presbytère. Le village restera occupé par les troupes allemandes jusqu'à la fin du conflit. Après la guerre, les restes du clocher qui étaient encore debout, ont été démolis. Le curé d'UFFHOLTZ, Alphonse HECK, nommé en 1919, a dû se contenter d'une église provisoire, baraquement en bois construit sur la place de la kilbe. Le curé HECK a proposé à la commune et aux habitants une reconstruction du village par ordre de priorité : les granges et étables, les maisons, la mairie, les écoles, l'église, le presbytère et enfin le cercle catholique (actuel foyer St-Erasme). Le 21 avril 1924, a eu lieu la pose de la 1ère pierre d'angle de la nouvelle église St-Erasme, au cours d'une messe en plein air devant plusieurs centaines de personnes. La commune ayant été sévèrement touchée, elle fut décorée de la Croix de Guerre.

Eglise

 

    Les effets de l'artillerie française sur les habitations du village autour de l'église. Le clocher est encore intact (décembre 1914).

 

 

 

 

 

 

 

 uffholtz-eglise-1.jpg

 

L'église St-Erasme d'UFFHOLTZ, qui a été construite en 1825 est touchée par les bombardements français dès le mois de janvier 1915.

 

 

 

 

  

uffholtz-eglise-2.jpg

 

 

 L'église et les habitations voisines détruites par les tirs d'artillerie.

 

 

 

 

 

 

uffholtz-en-ruines.jpg

 

 

 

 Le village et l'église en ruine

 

 

 

  

 

 

Parvis

 

 

  Le parvis de l'église St-Erasme

 

 

 

 

 

 

 

uffholtz1.jpg

 

 

 

 

Après le conflit, l'église St-Erasme et son clocher détruit, le presbytère et au 1er plan, un café reconstruit.

 

 

 

   

 

 

   uffholtz-rue-principale.jpg

 

 

 

Vue de l'actuelle rue du Ballon à hauteur de l'Abri Mémoire. A noter, la présence de rails et wagonnets utilisés après guerre, pour l'enlèvement des gravats (ancienne voie étroite allemande récupérée sur la Montagne)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Uffholtz abri sanitaire

 

 

 

 

Après l'armistice, présence de soldats français devant l'ancien abri sanitaire allemand en ruines, devenu aujourd'hui l'Abri Mémoire.

 

 

 

 

 

Rue du ballon uffholtz

 

 

  Rue du Ballon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrait des cloches uffholtz

 

 

Récupération des cloches de l'église St-Erasme par les allemands

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Uffholtz

 

 

 

 Vue d'UFFHOLTZ à la fin de la guerre (actuelle rue du Ballon)

CERNAY

En 1914, CERNAY compte environ 5200 habitants mais avec le début de la guerre, de nombreux Cernéens sont mobilisés dans l’armée allemande.
Le 8 août 1914 à 17h00, CERNAY est occupé par le 133ème R.I. qui débouche de la vallée de la Thur et défile, musique en tête sous la Porte de Thann. Le régiment est suivi par le 15ème Bataillon de Chasseurs Alpins et d'une batterie du 4ème Régiment d'Artillerie. Mais les allemands du XVème corps d'armée sous les ordres du général Von Deimling contre-attaquent et réoccupent la ville le 10 août.
Le 16 août, voit le retour des troupes françaises (chasseurs alpins et artilleurs) qui réussiront à s'y maintenir jusqu’au retour des allemands, le 28 août.
Les 8 et 9 septembre, la ville défendue par les allemands est sous le feu de l’artillerie française. De nombreux Cernéens sont arrêtés et incarcérés à MULHOUSE ou conduits dans des camps de travail, au motif de sympathie avec l’ennemi, voire espionnage. A partir du 14 septembre 1914, des hommes sont réquisitionnés pour des travaux de terrassement et CERNAY devient une ville du front. Le 8 octobre 1914, le roi du Wurtemberg passe à CERNAY pour saluer et encourager ses troupes. Le 11 novembre, la population se rend au Massengrab (fosse commune et cimetière improvisé) pour y déposer deux couronnes, avec les soldats allemands. Près de 200 civils alsaciens sont tués dans le secteur. Plus de 3600 civils et militaires, blessés ou malades sont soignés dans l'ancienne salle du Progrès, au tribunal et dans les écoles. En décembre 1914, de violents combats se déroulent dans le village voisin de STEINBACH. Le 30 décembre, les « Diables Rouges » du 152ème R.I., sont à l’action. L’ordre est donné à 7 heures du soir aux Cernéens d’évacuer à leur tour la ville avant l’aube. La population sera évacuée en premier vers WITTELSHEIM, STAFFELFELDEN, WITTENHEIM et ENSISHEIM puis dispersée dans 108 communes d’Alsace et d’Outre-Rhin. Le front se stabilise entre CERNAY et STEINBACH jusqu’à l’armistice. La commune est alors déclarée sinistrée à 100% et a droit à la Croix de Guerre dans ses armoiries. Le 19 août 1918, le président Poincaré accompagné par le maire Pierre Burtschell parcourt une ville fantôme. En 1921, on ne dénombrera qu'environ 2900 habitants qui vont peu à peu reconstruire la cité.

 

cernay-eglise.jpg

 

Eglise Saint-Etienne à CERNAY, touchée par l'artillerie française
 
 

 

 

 

 

 

  

 

 

cernay-grand-rue.jpg

 

 

 

Les habitations de la Grand'rue (actuelle Rue Raymond Poincaré) détruites par les bombardements

 

 

 

 

  

 
  
cernay-porte-de-thann.jpg

 

 
 
 
  Entrée ouest de CERNAY avec une vue de la porte de Thann
 
 
 
 
 
 
 
 
 
cernay-la-porte-de-thann-3.jpg
 
 
 
 
 
La porte de Thann où une barricade a été mise en place par les soldats allemands
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
cernay-rue-de-belfort.jpg
 
 
 
  Restaurant "Zum Stadt Mulhausen" touché par un obus (actuelle Hostellerie d'Alsace à l'angle des rues Poincaré et de Wittelsheim).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
cernay-rue-de-la-croix.jpg
 
 
 
 
Le carrefour central à CERNAY (à l'angle actuel des rues de Thann et du Vieil Armand)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

cernay-rue-du-marche.jpg

 

 

  Vue de la rue du Marché, à gauche de l'église St-Etienne où toutes les habitations ont été touchées par l'artillerie. Les habitations adossées à l'église n'ont pas été reconstruites après guerre et ont laissé place à l'actuel parking (rue du Maréchal Foch)

 

 

 

   

 

Cernay rue de thann a hauteur eglise

 

 

 

 

La rue de Thann à hauteur de l'église

 

 

 

 

 

Cernay tour medievale

 

 

 

Vue de la tour médiévale durant la 1ère guerre mondiale

 

 

 

 

 

 

Ruines a cernay

 

 

Bâtiments bombardés par les français

 

 

 

 

 

 

 

Extrait du journal de guerre de Marie-Claire Mengès, janvier 1915 :                                                                                                                                                                                                             " Il n'y a pas de spectacle plus navrant que tous ces fugitifs arrivés à Dornach, traînant les quelques meubles et objets qu'ils ont pu sauver. Plus de trente véhicules sont ainsi alignés, sous la pluie battante le long de la rue de Belfort, presque jusqu'à Niedermorschwiller. [...] Les fugitifs continuent à passer. Un petit garçon habitant Cernay, dont le père et la mère furent tués par un éclat d'obus, fit le chemin à pied jusqu'à Mulhouse avec un bébé de 3 mois dans un sac à dos ".

Témoignage d'un réfugié de Cernay, janvier 1915 :                                                                                                                                                                                                                                        " L'évacuation s'est faite de nuit, avec la défense de faire de la lumière. C'est donc dans l'obscurité la plus complète que les habitants se virent forcés de faire leurs paquets. Déjà la veille, les soldats allemands, sans se gêner, prenaient dans les maisons ce qui était à leur convenance et, quand les propriétaires essayaient de protester, ils leur répondaient : - Vous ne pouvez tout de même pas emporter toutes ces choses et demain, que vous veuillez ou non, tout sera à nous. - Puis, comme l'évacuation n'allait pas assez vite à leur gré, ils enfoncèrent les portes à coups de crosse et mirent les habitants dans la rue. Ces malheureux avaient dû marcher jusqu'à Mulhouse, traînant sur des charrettes à bras leur literie et quelques objets indispensables, voire les malades et les impotents. Cernay étant sous le feu de l'artillerie française, l'évacuation des habitants étaient une mesure prudente qui s'imposait, sans doute, mais fallait-il qu'elle se fit dans les deux heures et sans aide d'aucune sorte ? "

Autre témoignage d'un réfugié de Cernay, janvier 1915 :                                                                                                                                                                                                                                " Durant cinq mois, la ville a subi toutes les misères de la guerre. Une fois allemande, par la suite française, puis à nouveau allemande, elle a été l'enjeu des deux adversaires. Jour et nuit, nous étions en danger de mort. Autour de nous, des morts, des fosses communes. La nuit, pas la moindre lumière n'était autorisée; nous vivions dans l'obscurité complète ! En plus, nous sûbimes des avalanches d'obus et de tirs divers. Et puis, pour les incendies, pas moyen d'intervenir pour les éteindre. Le pire s'est passé entre Noël et le jour de l'An. Dans la nuit du 1er au 2 janvier, sous une pluie battante, nous étions obligés de quitter la ville en feu, laissant tous nos biens sur place, comme les Juifs ont dû fuir la ville détruite de Jérusalem."

 

ASPACH-LE-BAS

Le village d'Aspach-le-Bas est atteint dès le 07 août 1914 par les troupes françaises, qui ont pénétré en Alsace depuis la vallée de la Thur. Le 10 août 1914, après la contre-attaque allemande, les français sont contraints de reculer et les premiers combats ont lieu dans le village où 5 maisons sont incendiées. Le 10 septembre 1914, de violents combats au corps à corps se poursuivent dans la forêt du Kreutzwald et du Bremmenloch. Au cours du même mois, la population doit aider les troupes allemandes à creuser des tranchées notamment dans le secteur du Kahlberg. Le 1er décembre 1914, le maire Ignace Hilberer est tué par un éclat d'obus. Les batailles autour d'Aspach-le-Bas se prologent les 25 et 26 décembre 1914 et occasionnent dans les deux camps 240 tués et 580 blessés. Le 1er janvier 1915, la population du village est évacuée avec le bétail en direction de Mulhouse, laissant la place aux troupes allemandes, qui cantonnèrent dans les maisons jusqu'à la fin de la guerre. Une grande partie des habitations du village ont été détruites, le front passant à proximité des premières maisons et de l’église à l’ouest vers Thann. 

Le 23 février 1918, les français déclenche une attaque portant le nom de code "Opération K", dirigée sur Aspach-le-Bas et Pont d'Aspach. Ce coup de main est confié à trois bataillons de la 32ème Division d'Infanterie. L'attaque est portée à 15H45, après des tirs d'artillerie déclenchés à 09H30 mais l'assaut s'arrête très vite après 17H, les français étant stoppés partout par des feux puissants de mitrailleuses. En quelques heures, les pertes humaines sont lourdes : 157 morts dont 69 côté français et 88 côté allemand. En incluant les blessés et les disparus, le bilan s'alourdit à 347 pertes côté français et 301 côté allemand. La destruction de l'église s'acheva également ce même jour.

On déplora la perte de 14 hommes du village sous l’uniforme allemand et 3 victimes civiles. En 1919, le haut-commissaire de la République Alexandre Millerand après sa  visite des ruines d’Aspach-le-bas décerna la croix de guerre avec palmes à la commune. Le retour progressif de la population s'opéra cette même année et les villageois logeaient dans des baraques provisoires, qui abritaient également l’église et l’école. La reconstruction des bâtiments commença en 1922 jusqu’en 1928, année du baptême des cloches de la nouvelle église Saint-Pierre.

Eglise detruite aspach le bas

 
  

1914, l'église du village a déjà été touchée par l'artillerie française

 

 

 

 

 

 

 

Aspach le bas 29 avril 1915

 

 

Vue aérienne d'Aspach-le-Bas le 29 avril 1915. En haut du cliché, la route menant vers Aspach-le-haut.

 

 

 

 

 

 

Pont fortifie petite doller abords aspach le bas juin 1915 2eme cie lir 119

 

 

 

   Pont fortifié sur la petite Doller avec des soldats de la 2ème Compagnie du L.I.R. 119, en juin 1915

 

 

 

 

 

 

 

 

Aspach le bas entree ouest

 

 

 

Entrée ouest d'Aspach-le-Bas avec son mur de protection. En arrière plan, le massif du Rossberg.

 

 

 

 

 

 

Aspach le bas angle rue belfort thann

 

 

 

 

Maison à l'angle des rues de Belfort et de Thann

 

 

 

 

 

Eglise bombardee aspach le bas


 

 

 

Eglise d'Aspach-le-Bas, touchée par les tirs d'artillerie français

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Soldats allemands tranchee cimetiere

 

 

 

Soldats allemands dans une tranchée à côté de l'église du village

 

 

 

 

 

 

Soldats sur pont rue de belfort

 

 

 

Soldats au repos sur le pont de la rue de Belfort

 

 

 

 

 

 

Corvee bois cour ancien relais postal

 

 

 

 

Corvée de bois dans la cour de l'ancien relais postal

 

 

 

 

        

Extrait de Souvenirs de la Grande Guerre par François-Fridolin Dietrich :

" Le Nouvel An 1915 restera dans les mémoires. J'étais avec Maria à Lutterbach et j'avais décidé de rentrer pour la nuit à la maison à cause du bétail. Ma résolution se justifia quand vers le soir, l'information parvint à Lutterbach que les Aspachois qui voulaient encore chercher des affaires à la maison devaient le faire, car le village devait être évacué avant le matin. Que pouvait-on y    faire ? Je ne le savais guère, mais pourvu que les bêtes soient sauvées, tant pis pour le reste. Il faisait déjà nuit quand nous arrivâmes à Reiningue. Maria suggéra d'emprunter un véhicule afin de pouvoir sauver le minimum indispensable. Nous avons trouvé tout de suite quelqu'un disposé à nous accompagner avec une charrette. De toute façon, les Reininguois avaient reçu l'ordre d'aider les habitants de Schweighouse et d'Aspach-le-Bas. En arrivant dans notre village, c'était l'agitation, beaucoup de voitures étaient déjà chargées avec l'indispensable [...]. En arrivant à la maison,, la première chose que je fis, c'est d'aller voir les bêtes : elles meuglaient, affamées, mais étaient encore toutes en vie. Il faisait froid dans l'étable, les fenêtres étaient brisées. Je montais au fenil pour descendre du fourrage. Par le toit on voyait briller la lune, à l'arrière il n'y avait presque plus de tuiles, des fragments de tuiles jonchaient le foin  et ce n'est qu'à grande peine que je pus extraire le foin. La grange presque neuve était en ruines. Cela faisait mal mais c'était ainsi .... "

WITTELSHEIM

En août 1914, le petit village paisible de WITTELSHEIM voit à deux reprises le passage des troupes françaises qui se rendent vers MULHOUSE pour y livrer bataille. Le 25 août 1914, la commune est finalement réoccupée par les troupes allemandes du 119ème L.I.R., et elle se retrouvera à environ 06 kilomètres de la ligne de front qui passe entre CERNAY et VIEUX-THANN. WITTELSHEIM se trouve ainsi à la portée des canons français situés dans le secteur de THANN et des premiers contreforts du massif vosgien. La commune subit de très importants bombardements qui détruisent les toitures et éventrent les murs des habitations, des commerces et édifices publics. Le 1er janvier 1915, les habitants évacués d'UFFHOLTZ, CERNAY, STEINBACH et WATTWILLER encombrent en masse WITTELSHEIM, avant d'être déplacés plus loin en arrière du front. Le 15 janvier 1915, l'ordre d'évacuation est donné cette fois à la population de WITTELSHEIM qui se retire vers WITTENHEIM, RUELISHEIM et MULHOUSE, dans des conditions climatiques compliquées (pluie, gel avec un minimum de biens 30 kg par personne). Ils sont obligés de laisser sur place leurs meubles et biens divers qu'ils ne retrouveront plus au retour d'exil. Les services de la mairie vont s'installer dans la commune d'ENSISHEIM. A partir de 1915, le front s'étant stabilisé, les allemands s'affairent à construire une ligne de défense qui fait face au débouché de la vallée de THANN et à la zone de combats du Hartmannswillerkopf. WITTELSHEIM devient une base de l'artillerie allemande et de nombreux blockhaus (environ 50) sont construits autour du village par des pionniers, aidés par des prisonniers russes. Les abris ayant leurs fenêtres de tirs et d'observations orientées vers l'ouest sont encore visibles de nos jours, notamment dans la forêt du Nonnenbruch ou dans le bois du Haertlé. A partir de 1915, les états majors de plusieurs unités s'implantent dans la commune. De même, les troupes allemandes des 1ères lignes, éprouvées, viennent s'y reposer et s'y reconstituer. Après le 11 novembre 1918, les troupes françaises trouvent un village vide où la plupart des habitations, des bâtiments publics et fermes sont en ruines. Dès novembre et décembre 1918, la population revient pour démarrer la reconstruction. En janvier 1919, 185 familles, soit 707 personnes sont déjà recensées. Durant le conflit, WITTELSHEIM va enregistrer 39 morts et 09 portés disparus. Par arrêté du 20 janvier 1923, le ministre de la Guerre et des Pensions cite à l'ordre de l'armée WITTELSHEIM qui se voit décerner la Croix de Guerre 1914/1918 : " WITTELSHEIM (Haut-Rhin), située au cours de la Guerre dans la zone de bataille, a été en grande partie détruite. Par la belle attitude qu'elle a montrée dans les cruelles épreuves a bien mérité du pays ". (J.O. du 02/11/1923)

Ecole

 

Maisons

Maison 

 

 

 

 

 

 

 

GrangeSoldats

 

 

 

 

 

 

 

Cour

Obus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecole

Maison

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MaisonTrou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ENSISHEIM

 

Située au centre de la plaine d'Alsace, ENSISHEIM est brièvement occupée par les troupes françaises le 09 août 1914 avant qu'elles ne soient obligées de se retirer devant la contre-attaque allemande. Les français réussissent à se maintenir dans la vallée de la Thur et occupent THANN et VIEUX-THANN. La ville d'ENSISHEIM, quant à elle, est occupée par les troupes allemandes et devient le quartier général pour les secteur des combats qui se déroulent sur le champ de bataille de l'HARTMANNSWILLERKOPF. L'état-major allemand est implanté dans le Palais de la Régence, les troupes établissent leurs cantonnements dans les bâtiments de la cité Maison Centrale et l'actuelle salle de gymnastique Elisatia, abritera les écuries. Les prisonniers français du secteur du HWK sont acheminés à pied depuis le front via BOLLWILLER et UNGERSHEIM, avant d'être évacués vers l'Allemagne. Les allemands y transfèrent également leurs blessés qui sont soignés à l'hôpital, le Feldlazaret N°256 (actuelle mairie). En retrait de la ligne de front, ENSISHEIM va accueillir les régiments retirés des zones de combats pour des périodes de repos. A cet effet, ils bénéficient d'un bassin aménagé, sorte de piscine avec statues et vestiaires à l'arrière de l'actuelle Maison Centrale. Durant le conflit, les allemands construisent également un aérodrome militaire à l'est de la ville ainsi qu'une ligne de chemin de fer, qui, contournant la cité permet de gagner la forêt de la Hardt puis l'Allemagne. Ce n'est que le 17 novembre 1918, que les français font leur retour à ENSISHEIM avec les troupes du 6ème Bataillon Territorial de Chasseurs Alpins (B.T.C.A.), qui reçoivent un accueil enthousiaste.

  

 

1917-ensisheim-2.jpg

 

           

 

Entrée de la vieille ville après le pont de l'Ill en 1917. A droite, base d'une ancienne tour, aujourd'hui disparue, à l'angle de l'actuelle porte de la Maison Centrale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

entree-cimetiere-militaire-allemand-1916.jpg

 

 

 

 

Portique du cimetière militaire (Ehrenfriedhof), aujourd'hui disparu, qui se situait vers UNGERSHEIM, entre la gare et la Thur.

 

 

 

 

 

 

 

 obseques-militaire-au-cimetiere-ensisheim.jpg

 

 

 

 

Obsèques militaire au cimetière d'ENSISHEIM

 

 

 

 

 

 

 

 

orchestre-des-chasseurs-devant-le-feldlazaret.jpg 

 

 

 

 

 

Aubade jouée par les chasseurs allemands pour les blessés devant l'hôpital militaire (actuelle mairie)

 

 

 

 

 

 

 

  piscine-militaire-1916-a-cote-actuel-lavoir.jpg

 

 

 

La piscine pour les soldats qui cantonnaient au repos à ENSISHEIM (arrière de la Maison Centrale, actuel lavoir)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

prisonniers-du-152-eme-ri-gare-d-ensisheim.jpg 

 

 

 

 

 

Convoi de prisonniers français du 152ème Régiment d'Infanterie à hauteur de la gare d'ENSISHEIM

 

 

 

 

 

 

 

 

prisonniers-a-ensisheim.jpg

 

 

 

 

     

  Prisonniers français devant le Palais de la Régence

 

 

 

 

 

 

 

prisonniers-a-hauteur-de-la-regence.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Prisonniers français exhibés à la population curieuse dans la rue principale

 

 

 

 

 

 

  ete-1917-visite-kaiser-wilhelm-ii-rue-de-reguisheim.jpg

 

  

 

Eté 1917, l'empereur Wilhelm II visite les troupes à ENSISHEIM (rue de Réguisheim)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 restaurant-a-la-fleur-a-cote-palais-de-la-regence.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Soldats devant le restaurant Aux Fleurs (actuelle rue de la 1ère Armée)

 

 

 

 

 

 

 

 

1917-ensisheim-aerodrome-rue-de-munchhouse.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Aérodrome militaire allemand sur la route de Munchhouse en 1917

 

 

 

 

 

 

 

ensisheim-troupes.jpg

 

 

 

 

 

 

Rassemblement de soldats allemands aux repos devant le restaurant de La Couronne

 

 

 

 

 

 

 

Ajouter un commentaire