Villes, Villages côté français

STEINBACH

Le village de STEINBACH, occupé par les allemands, subit les premières attaques le 13 décembre 1914 avec une concentration de tirs de l'artillerie française précèdant l'assaut de deux bataillons de chasseurs alpins. Ces derniers réussissent à prendre STEINBACH et la cote 425 et repoussent le 119ème régiment de Landwehr. Les allemands vont se renforcer avec les nouvelles troupes actives de la Division Fuchs. Le feu réciproque de l'artillerie va détruire les usines ainsi que les habitations et bientôt STEINBACH ne sera plus qu'un amas de ruines obligeant la population, affolée, à quitter leurs maisons pour se réfugier vers l'arrière. Le 14 décembre 1914, les troupes allemandes lancent une contre-attaque et reprennent le village au prix de lourdes pertes sans toutefois réussir à s'emparer de la cote 425, qui reste aux mains des français. Déterminer à poursuivre leur action et engageant un nouveau régiment, les allemands se précipitent sur la hauteur qui sera reprise le lendemain 15 décembre 1914. Le secteur français étant occupé par la 66ème division d'infanterie, le général GUERRIER qui la commande, va faire appel au 152ème Régiment d'Infanterie pour tenter de reconquérir le village de STEINBACH. Durant plusieurs jours, les forces en présence vont se disputer, dans une lutte acharnée, la cote 425. Les Steinbachois sont évacués sur CERNAY dans la nuit du 30 au 31 décembre. Le 1er janvier 1915, précédées par les tirs d'artillerie, les attaques françaises du 152ème R.I. vont aboutir à la prise de STEINBACH après de terribles combats de rues, repoussant l'ennemi sur les pentes inférieures vers CERNAY. Le 152ème R.I. aura perdu 700 hommes dont 12 officiers. Le village totalement meurtri par ces combats n'est qu'un vaste champ de ruines et restera occupé par les troupes françaises jusqu'à la fin du conflit. Le 06 novembre 1921, le village de STEINBACH reçoit la Croix de Guerre. 

Extrait du rapport de l'Offizier-Stellvertreter Engels de la 2ème compagnie de l'Infanterie Regiment 161 (janvier 1915) :

" A l'aube du 03 janvier, commença une fort bombardement du plus gros calibre sur Steinbach et la cote 425. Une partie non négligeable fut destinée au cimetière et à la place de l'église à sa droite. Nous avons tout de suite compris que les Français allaient attaquer à l'abri de cette cloche de feu. Vers midi, j'observe depuis le grenier de la maison où sont abrités mes hommes dans la cave. Les Français, en vagues compactes de tirailleurs, se rapprochent de nos positions pour arriver à distance d'assaut. Ils sont bien couverts par le fond de la cuvette et ne peuvent, depuis nos positions, être pris à partie. J'appelle quelques hommes à la rescousse et nous découvrons le reste du toit pour pouvoir ouvrir le feu sur les assaillants. Les Français sont très étonnés et cherchent d'où peut venir ce tir de flanc. Nous sommes découverts, plusieurs obus traversent le toit, nous devons rapidement évacuer avant qu'il ne s'effondre par un coup au but ! Nous nous précipitons dans le cimetière et occupons la tranchée sous un violent bombardement. L'assaut d'infanterie se développe plus à gauche, tandis que nous sommes pris à partie plutôt par l'artillerie. Plusieurs coups au but nous occasionnent des pertes en morts et en blessés. Les blessés graves sont traînés dans une cave. Un des blessés expire, il était venu de Hollande au début de la guerre pour défendre son pays ! Un jeune Ersatz-Reserviste complètement pris de panique par le feu rasant abandonne son poste et se précipite dans une maison juste au moment où y crépite un obus qui le déchiquette ... "

Steinbach apres la reconquete

 

 

Une rue du village après les combats de la reconquête par les troupes françaises en janvier 1915

 

 

 

 

 

 

Village tranchee 02 mars 1916

 

 

 Depuis une tranchée française, une vue du village le 02 mars 1916, avec à gauche, l'usine Rollin.

 

 

 

 

 

  

 

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    La même tranchée sur les hauteurs de Steinbach, avec des fantassins en observation aux créneaux de tirs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Steinbach eglise en ruines 

 

 

 

L'église en ruines

 

 

 

 

 

Steinbach 02 03 1916 abreuvoir grand rue

 

 

   L'abreuvoir de la Grande Rue le 02 mars 1916

 

 

 

 

 

 

 

Steinbach 02 03 1916 repas pres tranchee

 

 

 

 

Le repas au bas de la cote 425 le 02 mars 1916

 

 

 

 

 

Steinbach barricades

 

 

   

 

   Une barricade de fortune à l'entrée du village de STEINBACH

 

 

 

 

 

Steinbach usine detruite

 

 

Usine détruite

 

 

 

 

 

 

 

Steinbach maison detruite

 

 

 

 

   Maison détruite dans le village réoccupé par les français

 

 

 

 

Eglise ruines 13 nov 1917

 

 

 

 

Eglise en ruines le 13 novembre 1917

 

 

 

 

 

 

Eglise cimetiere 07 janvier 1919

 

 

 

 

   Une vue de l'église ruinée après guerre, le 07 janvier 1919

 

 

 

 

 

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L'intérieur de l'église en ruines. Elle sera reconstruite en 1926.

 

 

 

 

 

 

Extrait des Carnets de Jean-Louis THOMAS, prêtre-soldat au 334ème R.I. :

Mercredi 24 novembre 1915 : " Temps brumeux, secteur calme. Description de la position. Nous sommes à la cote 425, entre Vieux-Thann et Steinbach, juste en face de la petite ville allemande de Cernay, que l'on aperçoit très bien. Nous sommes en plein milieu des champs (jadis cultivés) et des vignes, à la lisière d'un petit bois de châtaigniers. Les cerisiers et les osiers y abondent. Le paysage est très coquet en temps ordinaire. Quand nous sommes venus, en pleine pluie, l'eau, la boue et la terre éboulée remplissaient tout, tranchées et boyaux. Mais la neige, la gelée et le froid sec sont venus. Aussi la vie est plus intéressante et plus saine dans le secteur. La campagne est très belle dans son manteau de neige, surtout ici, entre montagne et plaine. La Cote se dresse avec ses lignes rouges de tranchées et boyaux, au milieu des vignes et des champs couverts de hautes herbes, de châtaigneraies et de sapinières. Tel est le paysage.                                                                                                                                                                                 Le secteur comme tel est des plus intéressants. Aucune position ne m'a paru mieux organisée. La tranchée est renforcée d'une "parallèle" et de quatre autres tranchées. Le grand boyau de sortie mène aux postes de commandement. Tous les abris sont souterrains et étayés : le 229, composé en grande partie de mineurs de Montceau-les-Mines, a fait un rude boulot. Que de terre remuée, que de rondins, de planches, de tôles ondulées et de carton bitumé ! Aussi, les abris sont solides contre l'artillerie et d'un confort à nul autre pareil. On y a des bat-flanc avec de la paille, des poêles pour se chauffer au coke et au bois vert. On peut faire réchauffer aussi les aliments au feu du poêle; on peut aussi employer l'alcool à brûler solidifié. Nous avons touché les effets d'hiver : chaussettes de laine, cache-nez, passe-montagne, jerseys ou chandails, plus deux couvertures et une peau de chèvre. On a touché des sabots. Nous avons le régime d'hiver : thé et rhum. Enfin, innovation : nous touchons les 5 sous du poilu, ce qui nous permet encore d'améliorer notre ordinaire par l'achat de quelques douceurs à Thann. 5 sous par jour, 50 sous par prêt, 7,50 francs par mois, jamais je n'avais autant gagné de ma vie ! Ainsi donc de quoi nous plaindre ? Nous avons tout ce qu'il nous faut pour être heureux, autant qu'on peut l'être en temps de guerre et aux tranchées : paysage admirable, temps sec, secteur calme et bien organisé, tranchées et abris solides, logement, chauffage, éclairage et literie suffisants, vêtement et nourriture saine, paye dédommageante. Que nous manque-t-il ? Rien, sinon la victoire, la paix et le retour dans les foyers ".

VIEUX-THANN

Tout comme sa voisine THANN, la commune de VIEUX-THANN va être libérée par les troupes françaises après les combats du mois d'août 1914 mais se retrouve aussitôt en première ligne du front, face à la ville de CERNAY qui reste aux mains des allemands. Durant le reste du conflit, le front va ainsi se stabiliser aux portes de VIEUX-THANN, en direction de CERNAY, passant dans le secteur de l'usine Sandozwiller et de la cote 425 en direction de STEINBACH. Dès le mois d'août 1914, VIEUX-THANN subit les tirs de l'artillerie allemande, lesquels occasionnent d'importantes destructions sur les édifices, habitations et autres infrastructures. L'église St-Dominique perd ainsi les toits de son choeur et de son clocher. Un arrêté du capitaine-administrateur du territoire ordonne que l'évacuation de VIEUX-THANN soit réalisée. La population en danger sera ainsi évacuée entre le 05 et le 09 février 1915, sous les bombardements et souvent de nuit par voitures, camions et attelages, en direction de THANN, les communes de la vallée de la Thur ou encore vers les Vosges. VIEUX-THANN se retrouve uniquement occupé par les troupes combattantes françaises qui sont positionnées à ses lisières est, face aux troupes allemandes.

eglise-st-dominique-vieux-thann.jpg   L'église St-Dominique de VIEUX-THANN                                              


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L'église St-Dominique, en bordure de la rivière de la Thur, touchée par les bombardements allemands

 

 

 

 

                                                                                                  

grand-rue-bombardee.jpg     Habitations de la Grand'rue à VIEUX-THANN touchées par l'artillerie allemande

                    

Grand'rue

 

 

D'autres habitations de la Grand'rue détruites par les bombardements

 

 

 

 

 

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  Rue des Messieurs, montrant les dégâts des bombardements ennemis

 

 

                                                                               

 

 

 

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Barricade Lecourbe sur la route de Mulhouse, à l'entrée de l'agglomération

 

 

 

 

 

 

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     ambulance-americaine-devant-eglise-vx-thann-08-sept-1916.jpg

Le 08 septembre 1916 ambulance Ford T de l'American Field Service (A.F.S.) à côté de l'église St-Dominique

 

 

 

 

 

 

 

 

Ambulance gare Vieux-Thann

 

 

 

 

  La même ambulance (passage à niveau près de l'actuelle gare)                                                      

 

 

 

 

 

     

      Eglise

   

 

 

Autre vue de l'église St-Dominique

 

 

 

 

 

Usine 

 

 

 

  La Thur et l'usine Duméril Jaeglé

 

 

 

 

 

Extrait d'une lettre du Lieutenant Ravel de la 23ème compagnie du 213ème Régiment d'Infanterie se trouvant dans les bois de l'Enchenberg le 25 septembre 1914 :

" Durant l'après-midi du 25, le bombardement a été terrible. Il a duré depuis midi jusqu'à la nuit. Plus de 200 obus ont été lancés par les allemands. [...] Désespérant de nous atteindre, il a tourné sa colère contre la ville. Une pluie d'obus s'est abattue sur Thann. Nous entendions les fracas des toitures qui s'effondraient, les cris affolés des habitants. Un nuage de fumée s'étendait sur la plaine. Les artilleurs allemands se sont acharnés surtout contre les usines de tissage et les fabriques de produits chimiques. [...] Vers 4 heures, l'infanterie allemande qui occupait des tranchées en avant de Cernay, s'est avancée sous la protection de son artillerie. Tout un bataillon s'est mis en marche et a essayé de nous tourner à gauche. Ce plan a failli réussir. Une fraction ennemie s'était faufilée dans un vallon et s'était heurtée à notre compagnie (de grand-garde). Un combat s'est engagé en plein bois. Le mouvement débordant des allemands a été arrêté. [...] Nous avons passé une nuit fort agitée, je n'ai pas eu besoin d'empêcher mes hommes de dormir. Quand l'un deux, cédant à la fatigue et au sommeil, se mettait à ronfler bruyamment, son voisin, plus vigilant, le secouait et le rappelait brutalement à la réalité. Les hommes sont restés toute la nuit couchés à plat ventre, la main sur le fusil, silencieux et les yeux grands ouverts sous la protction d'un rideau de sentinelles ".

 

ASPACH-LE-HAUT

Le village d'ASPACH-LE-HAUT fut particulièrement touché par les combats de la Grande Guerre. Dès les premiers jours des hostilités, il est occupé par les troupes françaises et à partir du 10 décembre 1914, il resta entre leurs mains jusqu'à la fin du conflit. A cette même date, se sont deux compagnies du 213ème régiment d'infanterie qui s'emparent du village, de la gare, et s'installent le long de la voie ferrée face au village d'ASPACH-LE-BAS, qui est lui tenu par les troupes allemandes. Le secteur de la voie ferrée, de l'Ochsenfeld jusqu'au bois de MICHELBACH sera occupé par environ 400 chasseurs du 10ème Groupe de Chasseurs Cyclistes de la 10ème division de cavalerie.

En raison de sa proximité avec la ligne de front, le 27 janvier 1915, ASPACH-LE-HAUT est violemment bombardé par l'artillerie allemande et la plupart de ses habitations seront la proie des flammes. Ce n'est qu'entre les 20 et 30 mars 1915, que les habitants du village sont évacués, ces derniers étant exposés au bombardements réguliers occasionnant la destruction quasi totale du bourg. 51 familles, soit environ 150 individus, sont diri vers les communes moins exposées de la vallée de la Doller (BOURBACH-LE-HAUT, DOLLEREN, MASEVAUX, MORTZWILLER, KIRCHBERG, OBERBRUCK, ...). L'église d'ASPACH-LE-HAUT est ainsi détruite le lundi 07 juin 1915 par les canons allemands puis sera ravagée par un incendie le 20 juin de la même année. Le front va alors se stabiliser entre ASPACH-LE-HAUT et ASPACH-LE-BAS, dans le secteur de la gare.

Après 1918, les habitants reviennent au village complètement détruit pour rebâtir les maisons sur les anciennes fondations. La mairie placée à côté de l'église ne sera pas reconstruite au même emplacement. Concernant l'église, un édifice provisoire en bois est aménagé à la sortie de la commune vers MICHELBACH mais va à nouveau être anéantie par un incendie dans la nuit du 03 au 04 décembre 1921. Ce n'est que le 16 novembre 1925 que la première pierre de la nouvelle église fut posée et sa construction achevée deux ans plus tard en 1927. Le village a été décoré de la Croix de Guerre 1914-1918.

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En 1915, l'église subit les premiers dégâts au niveau du clocher, touché par l'artillerie allemande

 

 

 

 

 

 

 

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 Une vue de la Grand'rue avec ses habitations détruites

 

 

 

 

 

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Vue de la Grand'rue en direction de MICHELBACH, avec ses maisons bombardées. A gauche, le fossé du ruisseau longeant la rue.

 

 

 

 

 

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Soldats français au centre du village le 29 décembre 1914 (actuelle rue de l'Eglise)

 

 

 

 

 

 

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Devant l'église Saint-Barthélémy, les ruines de la mairie, touchée par les bombardements allemands. Les bâtiments visibles devant l'église n'ont pas été reconstruits après guerre (place de l'Eglise)

 

 

 

 

 

 

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Dans la cour d'une ferme, les soldats français procurent de la nourriture aux chats

 

 

 

 

 

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Août 1916, cantonnement français dans une habitation du village dont les propriétaires ont été évacués

 

 

 

 

 

 

 

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 Les ruines de l'église Saint-Barthélémy après l'incendie du 20 juin 1915

 

 

 

 

 

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  Rare maison du village épargnée par l'artillerie. Il s'agit de l'actuel café "Chez Brigitte"

 

 

 

 

 

 

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Après guerre, une vue d'ensemble du centre du village et de l'église en ruines

 

 

 

 

 

 

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La gare d'ASPACH-LE-HAUT a mi-chemin du village voisin d'ASPACH-LE-BAS, occupé par les allemands

 

 

 

 

 

 

Aspach Arrière de l'église en ruines

 

 

 

Le mur du cimetière et l'arrière de l'église Saint-Barthélémy dont le clocher s'est effondré

 

 

 

 

 

 

 

Aspach le haut

 

 

 

Habitations du village détruites par les bombardements          

THANN

Arrivant depuis le col de Bussang et la vallée de la Thur, les premières troupes françaises entrent à THANN le 07 août 1914 à 16 heures. Il s'agit des cavaliers du 2ème régiment de chasseurs à cheval qui vont précéder de peu les unités du 133ème régiment d'infanterie de BELLEY (Ain). Les troupes françaises, après avoir poussé jusqu'à MULHOUSE vont être refoulées par les unités allemandes qui contre-attaquent. Des bavarois reprennent la ville de THANN mais ne peuvent se maintenir dans la cité qui verra le retour des chasseurs à cheval le 14 août 1914. Le lendemain, un train blindé allemand va tenter de forcer le blocus à l'entrée de la ville mais il sera repoussé par l'artillerie française dont les batteries sont positionnées sur les hauteurs, aux abords de la ruine du château de l'Engelbourg.

Au cours des mois suivants, le front va se stabiliser entre VIEUX-THANN et CERNAY. La ville de THANN, la plus importante à avoir été libérée, restera aux mains des français jusqu'à l'Armistice de 1918 et va ainsi devenir la capitale de l'Alsace libérée. Constituant un verrou situé à l'entrée de la vallée de la Thur, THANN va toutefois subir les bombardements allemands, causant d'importants dégâts aux infrastructures et habitations. Le 1er obus tombe sur la ville le 09 septembre 1914 et incendie la maison et l'usine Fluhr. Au début de 1915, l'intensité des bombardements s'accroit et deviennent presque quotidiens. La rue Curiale, la rue de l'Etang avec la synagogue sont presque complètement détruites. On déplore aussi des dégâts à l'hôtel de ville, au tribunal, au presbytère, à l'école des filles, au collège, à la vieille halle, à la gare ainsi qu'à l'orphelinat près de l'hôpital. La collégiale est également atteinte le 14 avril 1915 par un obus, qui détruira l'orgue installé depuis 1888 par Martin Rinkenbach. Les tuyaux d'eau et les conduites de gaz sont crevés. A compter de cette période, la ville est plongée dans l'obscurité où la circulation est interdite durant la nuit. La population sera en partie évacuée.

A partir de mai 1915, les bombardements s'espacent et quelques habitants décident de revenir, en effectuant des réparations de fortune dans leurs logements détruits. Malgré ces retours, la population thannoise a diminué de moitié et de 7413 habitants en 1913, la ville ne comptera plus que 3061 âmes en février 1916. Le 18 mai 1915, à l'issue d'une réunion du conseil municipal, il est décidé la nomination d'un administrateur provisoire de la ville. Est ainsi désigné pour occuper cette fonction le capitaine Saint-Girons du 172ème régiment d'infanterie, qui prendra ses fonctions fin juillet 1915.

Même si des périodes d'accalmies sont constatées, THANN continue de subir les bombardements allemand. Au total, il ne se passe guère de mois et souvent de semaines sans un arrosage. On peut évaluer à 300 les jours de bombardements et à environ 10000, le nombre d'obus qui sont venus frapper la ville. Le 11 novembre 1918 à 07 heures 30, la nouvelle de l'armistice est confirmée et les sonneries des cloches se font entendre. La population sort dans les rues bannières en tête. Un drapeau aux longs plis est hissé à la flèche de la collégiale.

En 1920, Raymond Poincaré, Président de la République remet à THANN la croix de guerre avec la citation suivante : " A l'épreuve pendant toute la durée des hostilités, en dépit de l'acharnement de l'ennemi qui semblait vouloir détruire, avec cette vaillante cité, l'un des symboles les plus purs de l'attachement de l'Alsace à la France, Thann ne s'est jamais départie de son courage tranquille et de sa confiance raisonnée. Par les sentiments hautement affirmés de ses habitants, a fourni aux troupes françaises et alliées que les hasards de la grande lutte ont conduites chez elle, des raisons nouvelles à persévérer dans l'héroïque effort qui vient de porter ses fruits. Ville héroïque qui a symbolisé pendant la guerre toutes les vertus alsaciennes et françaises ".

En 1923, dans la collégiale, Joseph Rinkenbach réalisa un nouvel orgue avec trois claviers, toujours visible de nos jours.

 

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Vue des toitures des habitations touchées par les bombardements allemands

 

 

 

 

 

 

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Vue des dégâts à la distillerie Hanhart-Esser (actuel magasin Coop, place De Lattre de Tassigny)

 

 

 

 

 

 

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Bâtiment de la distillerie Louis Marquet touché par l'artillerie

 

 

 

 

 

 

 

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Dégâts occasionnés Faubourg du Rhin après les tirs d'artillerie de décembre 1915 et janvier 1916

 

 

 

 

 

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 Ambulance de l'American Field Service passant dans le centre ville de Thann

 

 

 

 

 

 

 

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Maisons détruites dans le centre ville. En arrière plan, les ruines du château de l'Engelbourg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La gare de Thann et ses voies

 

 

 

 

 

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L'usine Scheurer-Kestner le 24 juin 1916 touchée par les bombardements

 

 

 

 

 

 

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L'hôpital militaire de Thann (actuel Hôtel de Ville place Joffre)

 

 

 

 

 

 

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Soldat français avec des enfants photographiés dans les ruines d'une habitation

THANN Militaires et Visites Officielles

Le 24 novembre 1914, le général Joffre se rend à THANN : " Quelle scène inoubliable ! Personne ne s'y attendait. Les premiers qui virent la file de voiture automobiles déboucher dans la Grand'rue, eurent l'intuition d'un événement important. Bientôt, la place de l'hôtel de ville fut envahie par la foule. et les cris de 'Vive la France ! Vive le général !' retentissaient de toutes parts. Le général Joffre répondit avec bonne grâce à cet enthousiasme. Il sourit en rendant leur salut militaire aux enfants [...] Dans une petite salle de l'hôtel de ville, les notables attendaient. Le général fit son entrée et ce fut un instant de grande, d'inoubliable émotion ".

C'est à ce moment qu'il prononça son allocution devenue célèbre dans le bureau du maire : " Votre retour est définitif. Vous êtes Français pour toujours. La France vous apporte, avec les libertés qu'elle a toujours représentées, le respect de vos libertés, à vous, des libertés alsaciennes, de vos traditions, de vos convictions et de vos moeurs. Je suis la France, vous êtes l'Alsace. Je vous apporte le baiser de la France."    

Devenue capitale de l'Alsace française, située aux abords du front et à proximité de la zone importante des combats de l'Hartmannswillerkopf, THANN accueillit de nombreux visiteurs militaires, ambassadeurs et hommes politiques français et étrangers.       

Le Président de la République, Raymond Poincaré vient à plusieurs reprises à THANN où il fait des dons généreux de bienfaisance, signe le registre de baptême, accepte de devenir le parrain d'un enfant et remet encore des décorations. En septembre 1917, THANN acueille chaleureusement le roi d'Italie Victor Emmanuel, aux cris de "Vive la France ! Vive l'Italie ! "

La proximité du front impose aux autorités françaises des précautions minutieuses et les réceptions souvent improvisées sont tenues secrètes jusqu'à la dernière minute. Les illustres visiteurs comme Georges Clémenceau ou le prince Arthur de Connaught sont reçus dans la cour intérieure de l'hôpital, ombragée et masquée par un arbre centenaire.      

Après le général Joffre, de grands chefs militaires effectuent des visites à THANN, les futurs maréchaux Foch, Pétain et Franchet d'Esperey, les généraux Bailloud, de Castelnau, Degoutte, Gouraud, Mangin, de Mitry, Bourgeois, les commandants successifs de la VIIème Armée, les généraux Maud'huy, de Villaret, de Boissoudy, dont l'intervention en 1918, épargne à THANN une évacuation menaçante, les commandants des divisions qui tiennent, l'un après l'autre, le secteur, les généraux Serret, Nollet, Boyer, Demetz, de Bouillon, Raynouard, Brissaud-Desmaillet, Serrigny, Lebouc qui tous, témoignent par leurs actes le vif intérêt qu'ils portent à la ville.

D'autres visiteurs militaires, civils ou religieux se présentent également à THANN : M. Morgenthau, ambassadeur des Etats-Unis et conseiller du Président Wilson - M. Laferre, ministre de l'Instruction Publique qui vient visiter les écoles - M. Alexandre Ribot et Louis Barthou, ministres des affaires étrangères - Monseigneur Gauthey, archevêque de Besançon, mandaté par le Vatican pour faire, en Alsace française, une tournée de confirmation - Des officiers étrangers du Japon, d'Espagne, de Danemark, d'Angleterre, des Etats-Unis conduits par une mission du G.Q.G. - Les académiciens Maurice Barrès et Edmond Rostand.      

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Visite de Georges Clémenceau le 11 février 1918

 

 

 

 

 

 

 

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Le salut d'un officier à côté de la collégiale le 27 novembre 1915

 

 

 

 

 

 

 

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  Le général Georges DEMETZ (1865-1942), commandant de la 56ème division d'infanterie en 1917 et ses officiers d'état        major devant le restaurant de l'Ours Blanc (actuelle Médiathèque rue Anatole Jacquot)

 

 

 

 

 

 

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Soldats au niveau du poste de police derrière l'actuelle mairie

 

 

 

 

 

 

 

 

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   Pétain et son état major dans l'actuelle rue de la 1ère Armée

 

 

 

 

        

 

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  Le Cdt Detroyat, gouverneur de THANN en 1914, sur les marches de la mairie

  

 

 

 

 

 

 

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  Artilleurs français au pied des ruines du château de l'Engelbourg

  

 

 

 

 

 

 

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 Le capitaine Pierre St-Girons, administrateur de la ville de THANN, lors de la remise de prix aux écoliers dans la cour intérieure de l'hôpital St-Jacques, en présence des autorités civiles et militaires

 

 

 

 

 

 

 

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  Soldats et enfants à côté de la fontaine St-Thiébaut le 23 juin 1915

 

 

 

 

 

 

 

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  Le Colonel Koechlin en 1915, au pied de la collégiale de THANN

 

 

 

 

 

 

 

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  Le Général Augustin Dubail (1851-1934), commandant du Groupe d'Armées de l'Est, en avril 1915 sur l'actuelle place Joffre à côté de la            collégiale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                              

THANN Militaires et Visites Officielles suite

   Président poincaré Thann 

 

Le Président de la République Raymond Poincaré et le roi d'Italie Victor Emmanuel III, le 26 septembre 1917

 

 

 

 

 

 

26 09 1917

 

 

 

Le ministre des affaires étrangères Alexandre Ribot

 

 

 

 

     

Prisonniers

 

 

 

Prisonniers allemands sur la Place Joffre en 1915, capturés dans le secteur des combats de la cote   425 à STEINBACH

 

 

 

 

 

 

Marechal

 

 

Le Maréchal Pétain et les officiers administrateurs de la ville de Thann,  le 27 mai 1919 à l'entrée de l'hôpital St-Jacques

 

 

 

 

 

 

 

Capitaine Pierre Saint Girons

 

  Le Capitaine Pierre Saint-Girons, est né le 22 novembre 1881 à Lyon IIème, fils d'Antoine Saint-Girons et de Henriette Maurice. Commandant une compagnie du 172ème R.I., il se trouve en grand-garde à Lauw en septembre-octobre 1914. Il se trouve amputé de la main droite à la suite des combats dans lesquels son unité a été engagée près de Burnhaupt-le-Haut en 1914. Docteur en droit, il a été secrétaire de la Conférence des Avocats et est également diplômé en sciences politiques. Il a été proposé au Général Maud'huy par le Capitaine Heurtel, administrateur du Territoire de Thann et président de la commission municipale de Thann de décembre 1914 à juillet 1915, pour lui succéder. A l'issue de son congé de convalescence fin juillet 1915, il va occuper son poste de capitaine-administrateur de la ville jusqu'au 19 novembre 1918. Devenu maire honoraire de Thann, il quitte la localité pour prendre les fonctions de Sous-Préfet à Ribeauvillé. Il est Chevalier de la Légion d'Honneur. Pierre Saint-Girons décède à Paris XVème le 10 décembre 1966, à l'âge de 85 ans.

BITSCHWILLER-LES-THANN

Dès les premiers jours de la Grande Guerre soit le 07 août 1914, le village de Bitschwiller-les-Thann, situé à l'entrée de la vallée de la Thur est occupé par les troupes françaises de la 41ème Division d'Infanterie. La commune va toutefois rester, pendant 4 ans, sous le feu ennemi. Au premier semestre de l'année 1915, l'artillerie allemande touche notamment l'usine de construction Martinot et Galland, qui fabriquait du matériel pour l'armée française. D'autres infrastructures, édifices publics telle la mairie ou maisons d'habitations sont également touchés par les tirs de destruction. En 1915, les autorités militaires françaises décide de faire construire une nouvelle route pour permettre d'avoir un second accès à la vallée de la Thur. Cette voie dite Route Joffre débute dans la vallée voisine de la Doller à Masevaux, pour rejoindre Bitschwiller-les-Thann, via le col du Hundsrück à 748 mètres. Cette liaison a pour but de faciliter l'approvisionnement de la zone du front. Le village va ainsi voir transiter de nombreux régiments d'infanterie et bataillons de chasseurs qui rejoindront les secteurs de combats proches de l'Hartmannswillerkopf, du Sudelkopf ou encore de la cote 425 à Steinbach. La commune a été décorée de la croix de guerre 1914-1918 le 17 mars 1922.

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 Vue générale de Bitschwiller-les-Thann le 07 mars 1916, dans la vallée de la Thur

 

 

 

 

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 La mairie endommagée par les bombardements en juin 1915

 

 

 

 

 

 

 

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   Vue de la mairie le 16 juin 1915

 

 

 

 

 

 

 

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Cavalier français rue de la Gare le 16 juin 1915

 

 

 

 

 

 

 

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  La rue principale le 16 juin 1915

 

 

 

 

 

 

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L'école des garçons bombardée

 

 

 

 

 

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   L'usine Martinot-Galland en ruines le 16 juin 1915

 

 

 

 

 

 

 

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Dégâts causés par l'artillerie allemande

 

 

 

 

 

 

 

 

Récit du Chasseur FRENOT, Félicien du 5ème B.C.P. :

14 août 1914 : Nous sommes dans Bitschwiller, assez gros village, maisons vieillles, basses, ruelles étroites, des petites fermes, nous sommes bien accueillis, les habitants sont presque tous chez eux, et les jeunes parlent français, les vieux mélangent un patois vosgien avec l'allemand que je comprends assez bien. Dans une grange il y a du foin et nous pouvons nous reposer un peu, mais nous avons faim et il n'y a rien à manger dans ces maisons, les habitants ont tout caché, il y a bien des vaches dans les étables, au besoin ce serait bien bon d'aller tirer un peu de lait, les habitants sont là; il nous est interdit de toucher à quoi que ce soit. Nous aurons quand même un peu de pain, et du bon comme on le fait encore dans les campagnes; nous entendons le tambour du village annoncer quelque chose. C'était le Lieutenant Chenot qui s'était rendu à la mairie, il a ordonné la réquisition du pain, par la bonne volonté des habitants, nous en avons eu chacun un bon morceau : cela nous fit du bien malgré ce maigre dîner; le moral redevint meilleur, et les jeunes filles qui nous ont hébergés recevront nos remerciements avec des sourires.

 

WILLER-SUR-THUR

Le village de Willer-sur-Thur se situe dans la vallée de la Thur entre les communes de Bitschwiller-les-Thann et Moosch et compte un peu plus de 2000 habitants au début de la guerre. Dès le début des hostilités, les troupes allemandes se retirent du village, risquant d'être encerclées par les soldats français arrivant en grand nombre depuis le fond de la vallée. La commune est ainsi libérée définitivement le 07 août 1914 et servira de base arrière aux troupes françaises qui y cantonneront. De nombreux soldats des régiments et bataillons séjourneront au repos dans les granges et habitations de Willer-sur-Thur, avant de rejoindre les théâtres de batailles les plus proches au Sudelkopf et à l'Hartmannswillerkopf. L'ensemble du ravitaillement et de la logistique française, arrivant depuis les Vosges, dans la vallée de la Thur, transitaient ainsi par la gare militaire avant d'être chargés sur les mulets. De nombreux convois muletiers partaient à travers la montagne, pour se rapprocher de la ligne du front. En outre, Willer-sur-Thur accueillait également une ambulance militaire ainsi qu'un quartier général occupé par certains officiers d'état-major.

 

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   Vue générale de Willer-sur-Thur, libéré le 07 août 1914 par les troupes françaises

 

 

 

 

 

 

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Au centre du village de Willer-sur-Thur, les berges de la rivière 

 

 

 

 

 

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  La gare de ravitaillement militaire à Willer-sur-Thur

 

 

 

 

 

 

 

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Le camp de ravitaillement militaire

 

 

 

 

 

 

 

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  Un convoi de mulets en partance pour les sommets et le front dans les secteurs du Hartmannswillerkopf ou du Sudelkopf

 

 

 

 

 

 

 

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 Août 1916, préparation des mulets pour le ravitaillement du front

 

 

 

 

 

 

 

 

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  Fixation du matériel de ravitaillement sur les mulets

 

 

 

 

 

 

 

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Une rue du village de Willer-sur-Thur

 

 

 

 

 

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Prisonniers allemands coupant du bois au niveau du quartier général de Willer-sur-Thur

 

 

 

 

 

 

 

Enterrement d un officier 18 juin 1915

 

 

 

 

Enterrement d'un officier à l'église de Willer-sur-Thur le 18 juin 1915

 

 

 

 

 

 

Groupe officiers etat major willer

 

 

 

 

Groupe d'officiers de l'Etat Major

MOOSCH

Dès août 1914, les troupes françaises pénètrent dans la vallée de la Thur et libèrent MOOSCH, qui rejoindra le territoire français jusqu'à la fin de la Grande Guerre. Le village devient un lieu de cantonnement militaire où un grand nombre de régiments d'infanterie ou de bataillons de chasseurs alpins séjourneront. Un hôpital militaire (aujourd’hui résidence pour personnes âgées), est crée et permettra de soigner les blessés tombés sur les champs de batailles voisins du Sudelkopf et de l'Hartmannswillerkopf. En retrait de l'hôpital, au pied d'une colline, une nécropole est aussi créée pour accueillir les victimes françaises tombées sur les champs de batailles voisins . 594 tombes y sont recensées. On peut y retrouver les tombes de militaires ayant combattu dans le secteur de l'Hartmannswillerkopf (Serret, Boussat, Amic, Archambault, Hennequin, Mégard, Belmont, ...). Durant le conflit, de nombreuses personnalités politiques ou militaires comme le président français Poincaré ou le roi d’Italie ont rendu hommage aux victimes, en se rendant à la Nécropole de MOOSCH.

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  Le 03 mars 1916, le 213 R.I. défile dans la Grand'rue en direction du front

 

 

 

 

 

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Le 11 octobre 1916, soldats s'exerçant au maniement des masques à gaz

 

 

 

 

 

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   Le 23 juin 1915, vue de l'ambulance (hôpital militaire) de Moosch

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le 23 juin 1915, salle d'opérations de l'ambulance

 

 

 

 

 

 

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  Le 10 mars 1916, passage d'un nouveau régiment d'infanterie en direction de Willer-sur-Thur

 

 

 

 

 

 

 

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Le 24 décembre 1915, obsèques de soldats tombés lors des combats du 21 et 22 décembre 1915 dans le secteur du champ de bataille du Hartmannswillerkopf

 

 

 

 

 

 

  

 

 

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  Obsèques du Lieutenant De Rochambeau à la nécropole de Moosch

 

 

 

 

 

 

 

 

Moosch nécropole 1915

 

 

 

En 1915, vue d'ensemble de la nécropole à flanc de colline, au lieu-dit Rain

 

 

 

 

 

Inhumation Général Serret Moosch

 

 

 

Cérémonie militaire lors de l'inhumation du Général Marcel Serret à la nécropole de Moosch

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait des Lettres du Capitaine Belmont du 11ème B.C.A. : MOOSCH, 24 décembre 1915. " Après une nuit de repos à Cornimont, nous sommes repartis hier après-midi pour venir dans ce petit village alsacien de Moosch, dans la vallée de la Thur. [...] Beaucoup de monde, beaucoup de mouvement dans ce petit pays où tous les habitants sont demeurés, où s'entre-croisent, dans des giclements de boue, les fourgons de ravitaillement, les camions pleins d'obus, les voitures civiles, les troupes de toutes armes et de toutes tenues. Il y a du travail du côté de l'Hartmannswillerkopf depuis quelques jours. Hier soir le ciel était illuminé d'éclairs de canons de ce côté d'où venait un sourd grondement. C'est peut-être bien là-bas que nous irons en sortant d'ici. Ce matin, nous avons été réveillés par quelques marmites tombées au hasard dans le village. Il pleut toujours."

SAINT-AMARIN

SAINT-AMARIN fait partie des communes de la vallée de la Thur libérées par les troupes françaises le 07 août 1914. Dès lors, le village se retrouve géré par l'administration militaire française. A partir de mai 1915 fonctionne à SAINT-AMARIN une école primaire supérieure.

La commune a été décorée le 30 janvier 1923 de la Croix de Guerre 1914-1918.

St amarin en 1917

 

 

 

  Vue générale de SAINT-AMARIN en 1917.

 

 

 

 

 

 

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Vue du coeur du village et de l'église Saint-Projet de SAINT-AMARIN

 

 

 

 

 

 

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     Vue de la rue Principale le 28 mai 1916

 

 

 

 

 

 

 

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Visite le 09 août 1915 de M. POINCARE, Président de la République

 

 

 

 

 

 

 

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  Habitant acclamant le Président de la République, accompagné du Général SERRET, Marcel, commandant la 66ème              Division d'Infanterie.

 

 

 

 

 

 

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L'Hôpital Mobile Alsacien (actuellement le Musée Serret)

 

 

 

 

 

 

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   Entrée est de Saint-Amarin

 

 

 

 

 

 

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Chasseurs alpins et villageoises devant la place du village et la fontaine du Coq

 

 

 

 

 

 

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  Soldats français posant devant l'église Saint-Projet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Arrivant de BUSSANG, un régiment d'infanterie s'approche de SAINT-AMARIN.

 

 

 

 

 

St amarin troupes en mouvement 1915

 

 

 

 

  Le déplacement d'un nouveau régiment d'infanterie en direction du front vers THANN.

GOLDBACH - ALTENBACH

Sur les 38 communes du territoire libéré de THANN en août 1914, 04 ont dû être totalement évacuées en raison des dangers des bombardements qui menacent la sécurité des habitants et des nécessités des opérations militaires. Parmi ces 04 communes se trouvent ALTENBACH et GOLDBACH. Dans ce dernier village, 85 familles soit environ 395 personnes, sont mises à l'abri fin janvier 1915. Elles ont notamment été installées à KRUTH par les soins de l'administration militaire, qui a avancé certains frais.

Le 25 mars 1915 : ... Aussitôt après déjeuner, alerte. A 15 heures, nous partons précipitamment pour Goldbach. Un observateur d'artillerie, à l'Hartmann, avait vu, paraît-il, deux bataillons ennemis sortant de Wünheim ! Et c'est ce qui a suffi pour causer un affolement général. A 16 heures 45, nous repartons vers Altenbach, sans avoir fait autre chose qu'une station dans la mairie. Nous l'avons d'ailleurs échappé belle : nous étions assis tranquillement, de La Goutte, Gillon, Micheneau et moi, dans la salle de la mairie transformée en magasin de vivres de l'intendance. Un bon poêle nous distribuait sa lourde et engourdissante chaleur. Dans un coin, le garde-magasin mangeait au fond et s'escrimait sur une boîte de singe et du biscuit de guerre. Il arrosait le tout du pinard de l'intendance. Deux de ses copains étaient invités au festival. Dehors, depuis quelques minutes, ça marmitait assez sérieusement. A 16 heures 40, nous recevons l'ordre de rentrer à Altenbach. De La Goutte se lève aussitôt et dit "Allez ! en avant; filons chez nous. On pourrait peut-être attendre la fin de ce petit marmitage, disent Gillon et Micheneau. - Non, non, jamais, répond de La Goutte. On nous dit de partir, partons. Il faut suivre rigoureusement son destin." Tout en trouvant ce fatalisme idiot, je ramasse mon sac et ma canne, je sors rassembler ma section sous le marmitage qui continue et nous partons. Nous faisons à peine 200 m; un fracas effroyable et nous voyons, en nous retournant, les fenêtres du rez-de-chaussée de la mairie jaillir dans la rue avec quelques morceaux du mur. Un beau 150 venait d'entrer par le toit et avait éclaté à peu près exactement à l'emplacement du poêle. Les trois malheureux COA, qui, aussitôt notre départ, étaient revenus s'installer à notre place autour du feu, étaient littéralement déchiquetés... Le fatalisme de La Goutte a du bon. -- Extrait : Des combats héroïques du Capitaine Manhès.

Goldbach sudelkopf

 

 

   Une vue du village de Goldbach à une altitude de 695 mètres.

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Goldbach vue

     

 

 

Perché dans la montagne, le village de Goldbach

 

 

 

 

 

 

Goldbach bombarde

 

 

  Proche de la ligne de front du secteur du Sudelkopf, le village est touché par les tirs d'artillerie allemande.

 

 

 

 

 

 

 

Goldbach vue generale

 

 

De nombreuses habitations du village sont détruites. La population est évacuée en 1915 et se réfugie dans la vallée de la Thur.

 

 

 

 

 

 

Goldbach eglise bombardee

 

 

 

   L'église St-Laurent endommagée par l'artillerie allemande.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Convoi mulets vers goldbach

 

 

Un convoi muletier français chargé de planches quitte le village de Willer-sur-Thur en direction de Goldbach et des camps environnants.

 

 

 

 

 

 

Goldbach 1918 freundstein

 

 

  Vue de l'église de Goldbach, avec en arrière plan sur la hauteur, la ruine du château du Freundstein, poste d'observation de    l'artillerie française.

 

 

 

 

 

Goldbach avril 1916

 

 

 

Vue rapprochée des dégâts occasionnés par l'artillerie allemande sur les habitations en avril 1916

 

 

 

 

 

 

 

Cimetiere & église Goldbach

 

 

 

 Une vue rapprochée du cimetière communal de GOLDBACH à côté de l'église.

 

 

 

 

 

Grand ballon hameau neuhausen rte ravitaillmt front

 

 

 

   Route de ravitaillement du front français dans le secteur de Neuhausen

 

 

 

 

 

 

1er mai 1915 : Ce petit coin perdu d'Altenbach devient délicieux. Le printemps monte à vue d'oeil de la vallée vers nous. Les hêtres mettent leurs feuilles et sèment d'innombrables taches claires, dans leur vert tendre, la verdure presque noire des sapins. Dans tous les prés, où l'eau ruisselle, les fleurs pullulent. Après ces mois affreux et si durs, plein de pluie et de neige, de glace et de boue immonde, enfumés de brouillards, c'est un véritable enchantement. Les oiseaux viennent tous en foule; j'ai entendu ce matin le premier coucou dans les bois de la vallée. Les sommets sont encore couverts de neige. Ce contraste entre la végétation si puissante des vallées et des pentes et la blancheur des hauts reliefs donne aux Vosges un aspect très "grande montagne".  -- Extrait : Des combats héroïques du Capitaine Manhès.

 

Grand ballon & Altenbach

   

 

 

Le hameau d'ALTENBACH au pied du Grand Ballon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Altenbach Neuhausen

 

   

 

   

 

   Quelques maisons d'ALTENBACH

 

 

 

 

 

Altenbach 1 1915

 

 

 

 Soldats français effectuant leurs corvées dans leur cantonnement d'ALTENBACH en 1915.

 

 

 

 

 

 

Altenbach 1915

 

 

  Maison touchée par l'artillerie à ALTENBACH en 1915.

 

WESSERLING

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Convoi de ravitaillement circulant vers St-Amarin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chasse neige 22 fevrier 1916

 

 

 

 

Chasse-neige de l'armée dégageant la route principale le 22 février 1916

 

 

 

 

 

 

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Ambulance dans la cour des éclopés en 1915

 

 

 

 

 

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Le 1er mars 1916, compagnie de chasseurs se déplaçant à Wesserling

 

 

 

 

 

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Véhicules militaire dans la cour du château Gros Roman, grand quartier général de la 66ème Division d'Infanterie

 

 

 

 

 

 

Mouton au paturage 14 octobre 1916

 

 

 

 

Moutons au pâturage à WESSERLING le 14 octobre 1916, gardés par les soldats français

 

 

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